Les réponses à vos questions

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La méthanisation

La méthanisation est un processus naturel, qui permet via la fermentation de matières organiques, de produire une énergie verte, le biogaz, ainsi que du digestat, un fertilisant naturel. 

On observe cette réaction naturelle par exemple dans les marais, les sédiments, les rizières ou encore dans la panse des vaches ! 

Pour produire cette énergie verte à plus grande échelle, des matières organiques fermentescibles d’agriculteurs sont dégradées par des bactéries, en l’absence d’oxygène et dans un milieu chaud (52°C, procédé thermophile), dans des cuves closes et étanches appelées “digesteurs”.

Le biogaz, une énergie renouvelable

Grâce à la méthanisation, il est possible de récupérer un gaz vert, appelé biogaz ou biométhane, composé de méthane et de dioxyde de carbone.
Plusieurs issues à ce processus sont possible :

  • l’injection directe du gaz vert obtenu dans le réseau de gaz existant (ce sera le cas pour le projet NECC)
  • la cogénération : le gaz obtenu permet de faire tourner une turbine pour produire de l’électricité. La chaleur produite par ce mécanisme peut également être récupérée pour chauffer des bâtiments voisins.

Ce biogaz peut également servir de carburant pour les véhicules roulant au bioGNV (Bio Gaz Naturel Véhicule).

Le digestat, un fertilisant naturel

Le digestat est le résidu de matière organique, issu du processus de fermentation. A la suite d’un processus de phasage par mécanisation (presse à vis, centrifugeuse…), il peut prendre deux formes : solide (dans le cas de notre projet) ou liquide. Proche du compost, le digestat possède encore plus de qualités agronomiques : il permet d’améliorer l’activité microbienne et la respiration des sols en leur fournissant les apports nécessaires (azote, potassium, phosphore).

Ainsi, il permet de remplacer les engrais chimiques actuellement utilisés sur les cultures et participe donc à la transition vers une agriculture plus verte et respectueuse de l’environnement. L’utilisation de ce fertilisant naturel est très réglementée : un plan d’épandage a été réalisé afin de calculer les besoins des plantes et la juste dose à apporter. Un suivi agronomique sera mené, assurant une traçabilité totale.

Le digestat produit par l’unité de méthanisation NECC est applicable sur toutes les parcelles agricoles, y compris celles exploitées en agriculture biologique !

  • valoriser des matières organiques du territoire
  • fournir un digestat à forte valeur agronomique et ainsi éviter le recours à des engrais de synthèse
  • produire une énergie renouvelable utilisée localement et ainsi participer au bouquet énergétique français
  • réduire les émissions de gaz à effet de serre et ainsi lutter contre le changement climatique
  • créer des emplois non délocalisables et ainsi contribuer au dynamisme économique du territoire
  • fournir un revenu complémentaire aux agriculteurs et ainsi pérenniser les exploitations agricoles

En résumé, la méthanisation est une boucle locale vertueuse : elle permet la valorisation de productions végétales non valorisées ou de déchets organiques provenant d’entreprises locales pour en faire de l’énergie verte et des amendements locaux.

Le saviez-vous ?
En France, ce sont :

  • 4 870 emplois directs dans le secteur de la valorisation énergétique du biogaz (Source : études “Marchés et emplois”, ADEME 2023)
  • Plus de 1 175 sites de méthanisation au 1er janvier 2022 (Source : ADEME)

Une unité de méthanisation demande de l’énergie pour être construite et pour fonctionner (transport, process, épandage…) mais cette consommation reste bien plus faible que sa production d’énergie finale.

Le bilan carbone est un outil de comptabilisation des émissions de gaz à effet de serre générées lors des différentes étapes du cycle de vie d’un produit, d’une installation ou encore d’un territoire ou d’une collectivité par exemple.

Pour en savoir plus, rendez-vous sur le site de l’ADEME (https://www.bilans-ges.ademe.fr )

Sur le projet de NECC, la production de biogaz par cette unité de méthanisation permettra d’éviter de relâcher dans l’atmosphère 25 240 T de CO2 par an. Pour avoir un ordre de grandeur, cela correspond aux émissions totales de 2 300 Français chaque année, ou au stockage de CO2 généré par 5 300 hectares de forêts françaises.

Les CIVE

Les CIVES sont des Cultures Intermédiaires à Vocation Énergétique. Elles sont positionnées, dans la rotation, entre deux cultures principales. Suffisamment précoces, elles n’entrent pas en concurrence avec ces dernières, à vocation alimentaire. 

Plus résistantes aux aléas climatiques, elles présentent de nombreux atouts agronomiques : 

  • Couvrir les sols en hiver pour les protéger de l’érosion et améliorer la qualité de l’eau : ceci est une obligation dans le département de la Haute-Marne
  • Allonger les rotations
  • Réduire le besoin en désherbage et rompre le cycle des adventices (mauvaises herbes)
  • Capter le carbone et l’azote
  • Réduire l’utilisation de produits phytosanitaires et d’engrais chimiques
  • Augmenter la teneur en matière organique des sols

La vocation d’un agriculteur est bien de produire des cultures alimentaires et la méthanisation est une activité complémentaire permettant justement de maintenir et de sécuriser cette activité dans une conjoncture très fluctuante. Les CIVES sont cultivées entre 2 cultures principales : les agriculteurs engagés dans le projet NECC continueront donc à produire autant de cultures alimentaires qu’actuellement.

Comment se passe l’installation d’une unité de méthanisation ?

Une unité de production de gaz vert est une Installation Classée pour la Protection de l’Environnement (ICPE). 

A ce titre, des études techniques et environnementales doivent être nécessairement menées. Selon la quantité de déchets que l’installation peut traiter par jour, la réglementation diffère (simple déclaration, enregistrement ou autorisation). 

Ici, le projet est soumis à autorisation préfectorale. Les porteurs de projet devront déposer un dossier présentant le projet ainsi que toutes les études menées afin de démontrer le bon respect des différentes normes et seuils réglementaires. Celui-ci sera étudié par différents services de l’État compétents sur le sujet. Lorsque celui-ci sera jugé recevable, une période d’enquête publique, d’une durée de 1 mois, sera organisée : l’ensemble du dossier sera consultable par tous (en mairie et sur le site internet de la Préfecture), chacun pourra donner son avis et poser ses questions sur un registre ou lors des permanences organisées par le commissaire enquêteur, nommé par le Tribunal administratif. Les conseils municipaux, concernés par le plan d’épandage et l’implantation du site, seront invités à se positionner vis-à-vis de ce projet. A l’issue, le commissaire enquêteur devra rédiger un rapport qu’il remettra au Préfet. C’est à lui qu’appartient la décision finale d’autoriser ou non le projet.

Le développement d’un projet de méthanisation dure en moyenne 3 ou 4 ans entre le lancement des premières réflexions et le fonctionnement effectif de l’unité.

Le projet NECC en questions

L’entretien de l’installation et son fonctionnement quotidien seront traités par le groupe Nature Energy, des professionnels de la méthanisation qui assurent, déjà actuellement, l’activité de plusieurs unités de méthanisation en France et au Danemark.

La remise en état du site est anticipée dès la demande d’autorisation en Préfecture. Le site après exploitation ne doit présenter aucun risque pour les tiers, ni aucune pollution des sols et des eaux. Le biogaz restant est détruit ou valorisé et aucun déchet ne doit être laissé sur le site. Ainsi, le site retrouvera son usage initial.

Le méthaniseur NECC est un projet 100% végétal, ces intrants végétaux seront inscrits dans l’arrêté préfectoral : aucun intrant d’origine animale, par exemple, ne sera donc autorisé. En cas de défaut d’approvisionnement en seigle, les stocks constitués seront utilisés. 

Le procédé de méthanisation lui-même est silencieux. Les sources potentielles de bruit sont le transport et le fonctionnement de l’éventuel moteur de cogénération qui se trouve dans un caisson insonorisé (il n’y en a pas ici). La réglementation impose des normes de limitation des nuisances sonores. Une étude acoustique a donc été réalisée pour veiller à ne pas ajouter plus de 5 décibels le jour et 3 la nuit, par rapport au niveau sonore ambiant actuel.

Aujourd’hui, une réglementation stricte encadre le fonctionnement des unités de méthanisation. Les niveaux de danger et de risques potentiels d’incendie et d’explosion liés au biogaz sont du même ordre, voire moins élevés que ceux liés au stockage de gaz naturel ou de pétrole. 

Le biogaz produit par une unité de méthanisation n’est pas comprimé et est chargé d’humidité : il présente donc une faible charge énergétique. De plus, très peu de gaz est stocké sur site : il est réinjecté directement dans le réseau public GRDF. La méthanisation se déroule en milieu confiné et sans oxygène. Or, dans ces conditions, la combustion dans le stockage de gaz et donc l’explosion peuvent difficilement avoir lieu. 

Il faut savoir que la pression du gaz est très faible sur le site : elle sera de l’ordre de 10 millibars (unité de mesure de la pression). A titre d’exemple, celle contenue dans les bouteilles de gaz que l’on possède habituellement chez soi est de 20 000 millibars. 

Pour ce qui concerne le risque incendie, plus précisément, la réglementation et la technologie apportent aujourd’hui des réponses de plus en plus efficaces contre ce risque par l’imposition, notamment, de caméras thermiques. Le SDIS (syndicat départemental d’incendie et de secours) doit valider toute installation avant sa mise en fonctionnement.  

Des procédures de sécurité sont imposées par la législation : toutes les unités de méthanisation doivent être équipées d’une torchère, de détecteurs de gaz, d’extincteurs, de soupapes de sécurité et d’une voie d’accès pour les pompiers.

La torchère est un mécanisme utilisé pour brûler, au besoin, les excédents de gaz. Son installation est une obligation pour les ICPE depuis 1997.

Les digesteurs doivent être équipés de dispositifs de sécurité tels que des soupapes, permettant de garantir un niveau de pression contenu. 

Pour le process, le site sera alimenté via les eaux pluviales collectées sur le site. En ce qui concerne l’eau potable, le site sera alimenté par camion-citerne et l’eau potable sera disponible via des fontaines à eau. 

Le site ne sera ainsi pas raccordé au réseau public.

Un bassin de récupération des eaux de pluie sera construit. Seules les grosses pluies d’orages seront rejetées dans le milieu naturel. La réglementation sur l’eau est très stricte à ce sujet.

Oui, elle sera complètement automatisée. Un système d’astreinte sera mis en place. Ainsi, une intervention rapide sera possible sur le site, 24h/24 et 7j/7. À cela s’ajoute un pilotage à distance par téléphone.

A ce stade, 32 rotations par jour en moyenne sont estimées. Le trafic sera plus important au mois de mai, période de récolte et d’ensilage des CIVE.

Les routes et chemins appartiennent soit au Département, soit aux communes, soit aux associations foncières. Les agriculteurs participent aux budgets d’entretien de ces axes directement (via une cotisation payée aux associations foncières qui gèrent les chemins qu’ils empruntent pour leur activité) ou indirectement (via le paiement de la taxe sur le foncier non bâti).

Sur ce projet, des discussions sont en cours avec l’association foncière de Chamarandes-Choignes sur la question du réaménagement l’entretien d’un chemin qui sera utilisé pour le projet.